Comment les téléréalités françaises banalisent les violences sexistes ?

Depuis dimanche, des vidéos secouent le monde de la télé réalité et remettent en cause l’implication des productions dans le traitement des femmes à l’antenne.

Il s’agit de deux vidéos YouTube postées par Hilona Gos, 27 ans, candidate emblématique de nombreuses télé-réalités française. Une heure où elle raconte le calvaire qu’elle a subi pendant trois ans avec son ex petit ami : un quotidien ponctué d’excès et de violences.

Et la personne dont elle parle n’est pas n’importe qui : il s’agit de Julien Bert, lui aussi candidat phare de télé réalité depuis plus de dix ans. Il a réfuté les accusations de son ex fiancée, et suspendu son compte instagram.

Mais depuis le témoignage d’Hilona, beaucoup se posent une question sur les réseaux : est-ce que les productions étaient au courant de ses violences ?

Car certaines vidéos ressortent où Julien et Hilona se disputent en pleurs devant les caméras lors de leur dernière télé-réalité. La jeune femme insinue plusieurs fois que “quelque chose de grave” s’est produit entre eux et qu’elle ne peut plus lui pardonner. Lui, lui soutient qu’il a changé.
Des images qui paraissent faire sens aujourd’hui après le témoignage d’Hilona Gos.

Côté production, pas de réactions

Quasiment aucun candidat n’a pris la parole et personne du côté des sociétés de production.

Pourtant l’histoire entre Hilona et Julien a été l’une des plus mises en scène dernièrement dans les téléréalités de W9.
De leur coup de foudre, à leur séparation en passant par la tromperie de ce dernier. Et tout était scénarisé de façon à ce que Julien Bert ait toujours le bon rôle, celui du gentil camarade charmeur qui fait craquer les filles.

Il a toujours été mis en avant par les productions. La preuve, il a même remporté sa dernière télé réalité en novembre dernier.

De l’autre côté, Hilona n’a pas bénéficié du même traitement. Son image est passée de la Corse au fort tempérament à la femme hystérique et jalouse. Comme dans un film, il faut qu’il y ait des gentils et des méchants. La palme du sexisme devant des millions de téléspectateurs.

C’est monnaie courante dans ce genre de programme

Depuis toujours, la télé réalité française banalise les comportements mysogines, hypersexualise les femmes, et tolère l’intolérable. Tout est mis en place pour que la femme soit toujours en position d’infériorité.

On a vu beaucoup de scènes de bisous non consentis, de jeunes femmes se faisant traiter de « prude » car elles ne voulaient pas partager un lit, et bien sûr de tromperie à répétition. La grande spécialité des Marseillais : faire venir une candidate trompée en plein tournage pour qu’elle affronte son petit ami. Un mécanisme d’humiliation pour créer du buzz.

Le problème est l’omerta qui règne dans l’industrie de la télé réalité. Des anciennes candidates ont pourtant tenté d’y mettre fin en dénonçant le harcèlement et le sexisme du milieu. Sans grand succès.

Deux autres candidats ont été accusés de violences : Julien Guirado de violences conjugales et Illan Castronovo d’agressions sexuelles. Après être apparu l’un et l’autre dans plus d’une dizaine de télé réalités, les deux hommes sont aujourd’hui boycottés par les productions. On verra ce qu’il va en être pour Julien Bert.

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