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Le Français LĂ©on Marchand dĂ©croche la mĂ©daille d’or du 400m 4 nages aux mondiaux de natation et pulvĂ©rise le record du monde. (France 4).

Mondiaux de natation : LĂ©on Marchand remporte l’or sur 400 m 4 nages et efface le record du monde de Michael Phelps

Le nageur de 21 ans a conservé son titre de champion aux Mondiaux de natation de Fukuoka, en faisant tomber le record de la légende américaine, qui datait de 2008.

Par Elisabeth Pineau(Envoyée spéciale à Fukuoka [Japon])

Publié le 23 juillet 2023 à 14h36, modifié le 23 juillet 2023 à 17h50
Leon Marchand a conservé son titre de champion aux Mondiaux de natation de Fukuoka, en faisant tomber le record de la légende américaine, qui datait de 2008.

Dimanche 23 juillet, l’horloge du bassin du Marine Messe de Fukuoka indiquait 21 h 28 lorsque la fusĂ©e LĂ©on Marchand s’est Ă©lancĂ©e sur le 400 m 4 nages avec, dans le viseur, derriĂšre ses lunettes, le record du monde de Michael Phelps. AprĂšs les deux longueurs en papillon puis en dos, le Français Ă©tait au coude Ă  coude avec l’AmĂ©ricain Carson Foster. Marchand le brasseur fit alors une dĂ©monstration sur cette nage qui semble presque innĂ©e chez lui, et la petite ligne rouge matĂ©rialisant le record du monde apparut soudain sur les Ă©crans. DĂšs lors, le nageur de 21 ans Ă©tait seul au monde, poussĂ© bruyamment sur l’ultime aller-retour en crawl par les 7 000 spectateurs sortis de la torpeur d’une soirĂ©e des championnats du monde jusqu’ici sans effervescence.

Le Toulousain a frappĂ© un grand coup dĂšs son entrĂ©e en lice dans le chaudron nippon en effaçant des tablettes l’ex- « kid de Baltimore », avec un chrono de 4 min 02 s 50 (contre 4 min 03 s 84) – Foster (4 min 06 s 56) et le Japonais Daiya Seto (4 min 09 s 41) complĂštent le podium. C’était le dernier record individuel du plus grand nageur de tous les temps qui tenait encore, celui aussi qui aura durĂ© le plus longtemps dans l’histoire de la natation. Phelps – 28 mĂ©dailles olympiques dont 23 titres entre 2000 et 2016 – l’avait Ă©tabli aux Jeux de PĂ©kin en 2008.

« Je m’entraĂźne tous les jours pour ça, je pĂšte mon temps de 2 secondes, je fais le record, c’est gĂ©nial », a rĂ©agi Ă  peine sorti du bassin la pĂ©pite de la natation française, sourire Ă©videmment jusqu’aux oreilles, encore rougies par l’effort. « Aux 300 m, je sais que je suis devant, je me dis que le titre c’est bon, sachant qu’il me reste des jambes, dĂ©veloppait-il ensuite tardivement lors de sa confĂ©rence de presse. Et quand je touche le mur, c’est le temps qui m’intĂ©resse, je me retourne, je vois 4 min 02, je me dis “mais nan c’est pas possible !”. C’était un moment assez spĂ©cial  »

La rencontre avec Phelps, son idole de jeunesse

Quelques instants plus tĂŽt, il a reçu sa mĂ©daille d’or des mains de celui qu’il venait de dĂ©possĂ©der sous ses yeux : Phelps, retraitĂ© depuis 2016, avait fait le dĂ©placement depuis l’Arizona pour commenter la course pour la chaĂźne amĂ©ricaine NBC. Beau joueur, l’ancien nageur de 38 ans leva les bras sitĂŽt le mur touchĂ© par son cadet, avant de l’applaudir longuement. C’était d’ailleurs la premiĂšre fois que le Toulousain rencontrait en chair et en os son idole, lui-mĂȘme ancien protĂ©gĂ© de Bob Bowman.

Comme un autre clin d’Ɠil du destin, c’est dans cette ville portuaire Ă  la pointe nord de l’üle de Kyushu, dans le sud-ouest de l’archipel japonais, que Phelps avait dĂ©crochĂ© son premier titre de champion du monde en 2001, sur 200 m papillon, en battant son propre record du monde sur la distance Ă©tabli quelques mois plus tĂŽt Ă  seulement 15 ans. LĂ©on Marchand, lui, n’était pas encore nĂ©.

Samedi, Ă  la veille de plonger dans le bassin du Marine Messe de Fukuoka, le protĂ©gĂ© de Bob Bowman et Nicolas Castel bottait en touche alors que le monde de la natation lui promettait depuis des mois de faire tomber ce record dimanche. « Ce n’est pas mon objectif principal. Je vais essayer de faire mon meilleur et on verra », Ă©vacuait le nageur de 21 ans, sans convaincre grand monde. « J’ai envie de gagner un titre aux championnats du monde, c’est tout », renchĂ©rissait-il dimanche midi juste aprĂšs sa sĂ©rie, oĂč il avait rĂ©alisĂ© le deuxiĂšme meilleur temps (4 min 10 s 88, derriĂšre les 4 min 09 s 83 de l’AmĂ©ricain Carson Foster), en gĂ©rant sa fin de course.

« C’est vrai que beaucoup de monde lui en parle [du record], forcĂ©ment il l’avait dans un coin de la tĂȘte, mais je crois qu’il a trouvĂ© sa philosophie de vie et d’équilibre Ă  travers la natation, ses Ă©tudes et sa vie, insiste Nicolas Castel, son coach depuis qu’il a 9 ans, qui forme dĂ©sormais un binĂŽme avec Bowman. Lui, ce qui lui plaĂźt, c’est de gagner, d’ĂȘtre heureux, c’est ça qui lui permet d’ĂȘtre performant derriĂšre. La consĂ©quence, c’est les records, mais ce n’est pas une obsession. » Ce qui est le plus impressionnant chez le Toulousain ? « La sĂ©rĂ©nitĂ© qu’il dĂ©gage, rĂ©pond du tac Ă  au tac Castel. Quand je l’ai vu derriĂšre les plots, j’étais plutĂŽt tranquille, j’ai rapidement vu qu’il Ă©tait bien. »

En 2022 dĂ©jĂ , aux Mondiaux de Budapest, la machine Marchand avait une premiĂšre fois caressĂ© la rĂ©fĂ©rence sacrĂ©e, en 4 min 04 s 28. Depuis – et cela s’est vu dimanche soir –, il s’est amĂ©liorĂ© en dos, en crawl aussi.

« Une étape dans mon cheminement »

A l’en croire, ce premier record du monde sur la distance n’est sans doute pas le dernier. « Que ça se passe [dimanche] ou dans un an, ça ne change pas, ça va ĂȘtre une Ă©tape dans mon cheminement. Si je veux arriver Ă  mon objectif principal, j’ai besoin de “pĂ©ter” les 4 min 04 s, les 4 min 03 s », disait-il samedi. Lui-mĂȘme ne sait pas trĂšs bien oĂč se situent ses limites. « Je veux toujours chercher plus loin, je pense qu’il n’y a pas vraiment de limites Ă  ce que je peux faire, entre ce que je fais Ă  l’entraĂźnement tous les jours, l’intelligence que j’y mets, je pense que je peux continuer Ă  m’amĂ©liorer et descendre en dessous de 4 min 02 », assurait-il encore dimanche soir.

Aux Mondiaux de Budapest en 2022, le fils prodigue de la natation française, exilĂ© en Arizona depuis aoĂ»t 2021, avait dĂ©crochĂ© deux titres sur 400 m 4 nages et 200 m 4 nages, ainsi qu’une mĂ©daille d’argent sur 200 m papillon. A Fukuoka, il est engagĂ© sur quatre courses individuelles, les mĂȘmes que dans la capitale hongroise, mais aussi le 200 m brasse oĂč il a frĂŽlĂ© le record du monde lors des championnats de France Ă  Rennes mi-juin (2 min 06 s 59, meilleur temps mondial de la saison).

Mais il y a un hic, ou plutĂŽt un « problĂšme de riche » pour Marchand : la demi-finale du 200 m brasse, jeudi, cogne avec la finale du 200 m 4 nages, ce qui contraindrait le nageur Ă  enchaĂźner les deux courses en seulement vingt minutes. Coach Bowman n’est pas vraiment chaud, reconnaĂźt son disciple sage et bien Ă©levĂ©. « C’est pas le top pour moi. Je verrai aprĂšs le 200 pap [mercredi] si je me lance le dĂ©fi de faire les deux courses en mĂȘme temps, je n’ai pas encore choisi. » Sachant aussi que la finale du 200 m brasse vendredi se chevauche avec la finale du relais 4x200 m, seize minutes plus tard : « Mais lĂ , j’aurai plus de temps », assure le maĂźtre des chronos. Il y a longtemps que l’espace-temps de LĂ©on Marchand n’est plus pĂ©nĂ©trable par le commun des mortels.

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